Article: Ariane Borel saute dans le vide pour dévider son fil
- arianeborel
- 18 oct. 2017
- 2 min de lecture
Article de la Tribune de Genève par Philippe Muri, le 21 septembre 2017. Merci pour ce très bel article !
Photo de Laurent Guiraud: "Ariane Borel en mode humour, au bord du Rhône. À découvrir au Théâtre Les Salons, ce vendredi."
La comédienne carougeoise se lance à fond dans sa passion pour la scène. Et pour le rire !
Il y a peu, Ariane Borel se partageait entre deux activités apparemment peu compatibles: fonctionnaire le jour, comédienne la nuit. Conseillère en personnel auprès des chômeurs à l’Office cantonal de l’emploi, elle vient de larguer les amarres pour se lancer à fond dans sa passion de toujours, le théâtre. «Quand je suis sur scène, je me sens à ma place. Mais je me rendais compte que je n’allais pas jusqu’au bout», explique-t-elle avec autant de volubilité que d’enthousiasme.
Pour s’élever, la voilà paradoxalement qui saute dans le vide. «J’ai deux aspects en moi: un côté casse-cou, qui aime l’imprévu et l’insolite, et un autre beaucoup plus rangé, qui ne raffole pas des surprises.» Privilégiant le premier au détriment du second, elle entend désormais dévider le fil de son existence sur les planches. «Quelque part, ça me fait terriblement peur… » Mais en même temps, quel bonheur dans les yeux pétillants de cette Carougeoise, sur scène ce vendredi déjà aux Salons avec De vous à moi, neuf sketchs aussi poignants que poilants, qu’elle a écrit toute seule, comme une grande.
Présenté une première fois en décembre, le spectacle a forcément un peu évolué. «J’intègre ma démission dans un des sketchs. Cette fois, la fusée Ariane décolle véritablement», assure cette adepte de l’humour qui émeut, fan de Zouc et de Woody Allen. «J’adore aussi Valérie Lemercier, tellement contenue de prime abord, mais tellement déjantée réellement.»
Un modèle pour cette jeune quinqua qui n’aime rien tant que raconter des histoires sur le ton de la confidence. Douée pour la bonne humeur, elle se sert notamment de son propre vécu. «Je fais un portrait acide de certains hommes qui ont passé dans ma vie. J’ai tendance à voir en eux une énorme armoire Ikéa que je ne sais pas où caser.» Fichtre! Quoi d’autre? «Je parle aussi de mes névroses, le genre je vais bien mais ça m’angoisse», avoue-t-elle sans ambages, en mentionnant le psy imaginaire qui apparait ponctuellement à ses côtés.
Autre source d’inspiration, les innombrables personnes croisées dans son job de conseillère en personnel. «Durant dix-sept ans, j’ai entendu d’incroyables récits de vie, des destins qui m’ont beaucoup touchée. C’est comme si des scénarios m’étaient livrés sur un plateau. Je rends hommage à ces gens en me moquant du système, surtout pas d’eux. On ne prend pas assez en compte la peine, la douleur.» Mais lorsque celles-ci aboutissent à une thérapie par le rire, alors là, de vous à moi, on dit oui!
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